5 Juin 2014
José Bové se mobilise. En effet, l'affaire est d'importance. Le 28 mai dernier à Bruxelles, sur proposition de la présidence grecque de l'Union Européenne, les représentants permanents des 28 Etats membres ont adopté un texte visant à faciliter et à accélérer l'introduction des OGM. Cette proposition doit être approuvée par le Conseil des ministres de l’Environnement qui se tiendra le 12 Juin. En acceptant la proposition de la présidence grecque, le représentant du gouvernement français, indique José Bové, "a préféré se ranger du côté des multinationales des semences plutôt que de défendre les souhaits des consommateurs et des paysans qui refusent massivement les OGM." "Ce positionnement, ajoute-t-il, laisse planer un sérieux doute sur la volonté de François Hollande de refuser les OGM et de développer des pistes plus prometteuses comme l’agriculture biologique et les semences paysannes." La conséquence d'un tel choix ? Les Etats qui voudront interdire des cultures OGM devront négocier avec les entreprises par l’intermédiaire de la Commission pour obtenir une exclusion totale ou partielle de cette plante OGM sur leur territoire. En cas de refus des semenciers, il restera aux Etats la possibilité d’interdire pour des raisons autres que scientifiques (sanitaires et/ou environnementales), mais celles-ci seront très difficile à défendre en cas de recours devant l’OMC. Une nouvelle fois, on donnera aux multinationales des biotechnologies toutes les cartes poour imposer leur politique en faveur des OGM. José Bové appelle, d'ici au 12 juin, la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, "à utiliser ses qualités de négociatrice au niveau européen pour convaincre ses collègues de revoir cette proposition inacceptable et à construire une majorité pour repousser cette proposition." "Un échec de sa part, souligne José Bové, montrerait une nouvelle fois l’incapacité du gouvernement français à défendre ses positions au niveau européen."