19 Septembre 2016
Le temps qui passe n’interdit point la nostalgie. Ici, à « L’Ecaille », le banc marin de « La Mascotte », c’est le retour de la voiture à bras des marchands et marchandes de quatre-saisons. Dans la voisine rue Lepic, jadis, elles étaient nombreuses et bien en vue, accolées le long des trottoirs. Emile Zola, dans « Le ventre de Paris », les citaient. Anatole France, dans « L’Affaire Crainquebille », livre publié en 1901, a raconté l’histoire d’un marchand de quatre-saisons condamné pour avoir prétendument insulté un agent de police : c’était une critique de l’institution judiciaire aveugle et inhumaine. Le livre était illustré par Steinlen, un artiste anarchiste qui vivait à Montmartre depuis 1883 et connût Willette, Antonio de La Gardera, fréquentait « Le Chat Noir » avec Toulouse-Lautrec et Aristide Bruant. Dans la rue aujourd’hui, la voiture à bras des marchands et marchandes de quatre-saisons est une belle évocation du passé et, peut-être, un retour non sans lendemain.
« L’Ecaille » - 52, rue des Abbesses (Paris 18e). Tél. : 01 46 06 06 56. Tous les jours jusqu’à 23 h. M° Abbesses ou Blanche.