Au quotidien, la cuisine selon les saisons, les vins selon l'humeur, la littérature qui va avec, les bistrots et les restaurants, les boutiques qui nourrissent le corps et l'esprit, bref tous les plaisirs de bouche et de l'âme.
28 Juillet 2012
Je dois l’adresse à un Niçois de cœur, l’ami LJV qui a vécu jadis à l’ombre de la cathédrale Sainte-Réparate. Il n’a pas son pareil pour dénicher les endroits inconnus (ou presque). Si le ciel n’est pas toujours bleu, les tables en terrasse le sont bien façon Baie des Anges. A l’intérieur, c’est tout comme, on se croirait dans un rade du Vieux Nice. L’accueil de Nicolas Lacaze, le patron, est direct, franc du collier, on sent déjà que l’appétit sera là. Il est d’ailleurs tombé dedans : c’est le petit-fils du grand César qui tenait « L’Univers » place Masséna à Nice. On s’installe donc à la bonne franquette, et on se laisse faire. Tout déboule en rafales : la tapenade, généreuse et goûteuse, les poivrons rouges à l’huile d’olive tout simplement, la truchia – qui est l’omelette locale avec le vert de blette – qu’on avale sans tarder, la fameuse salade niçoise, un régal pour les yeux autant que pour le ventre, dans sa fraîcheur irréfragable, présentée dans les règles de l’art (voir l’article qui lui est consacré hier) comme dans la recette indiquée jadis par Jacques Médecin, l’ancien maire de Nice dans son livre « La bonne cuisine du Comté de Nice », arrivent ensuite les calamars grillés avec des pommes de terre fondantes, et pour finir les petits farcis dans le pur jus de la tradition. C’est tout bon, on se pourlèche et on irrigue le gosier avec un bandol rosé 2011 de Ray-Jane, voire même un rouge de la Principauté d’Orange de Vieille Julienne et on se dit que ce petit coin nissard a de l’âme et qu’on y est défend l’esprit de cette cuisine colorée et savoureuse parce qu’on a respecté son identité. Allez-y sans tarder. - Réparate – 64, rue Saint-Sabin (Paris 11e). Téléphone : 01 55 28 63 98. Fermé samedi au déjeuner, dimanche, lundi au dîner. Carte : 20-40 €. M° Bréguet-Sabin, Richard-Lenoir ou Saint-Sébastien-Froissart.