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Le blog de Tout n'est que litres et ratures par Roger Feuilly

Au quotidien, la cuisine selon les saisons, les vins selon l'humeur, la littérature qui va avec, les bistrots et les restaurants, les boutiques qui nourrissent le corps et l'esprit, bref tous les plaisirs de bouche et de l'âme.

Traçabilité des produits : c’est non, restons flous !

Etiquetage.jpgLe gouvernement français est encore pris en flagrant délit (délire !) d’incohérence. Dans « Marianne », Périco Légasse dénonce l’attitude de Benoît Hamon, ministre délégué à la consommation, qui renonce à inclure dans la loi une disposition sur l’étiquetage avec la provenance des viandes utilisées dans les plats cuisinés, alors qu’après le scandale de la viande de cheval, de tous les bords politiques et même au gouvernement, tout le monde réclamait une transparence totale de l’étiquetage. « Mais ils sont bêtes ou quoi ? Il n’y a pas huit jours, José-Manuel Barroso, président de la Commission européenne, stigmatisait la France pour son refus de sacrifier son exception culturelle en la traitant de « nation réactionnaire ». Mercredi 26 juin, écrit-il sur le site Marianne, suivant les recommandations du ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon, qui a déclaré que rien ne pouvait être entrepris sans l’accord de Bruxelles, l’Assemblée nationale renonçait à imposer un étiquetage indiquant la provenance des viandes utilisées dans les plats cuisinés. Voyons, cherchons bien, comment l’Europe pourrait-elle se rendre un peu plus détestable ? Alors que, après avoir secoué l’opinion avec l’une plus graves fraudes à l’étiquetage jamais constatées, le scandale de la viande de cheval roumain dans les lasagnes au bœuf Findus fume encore dans sa barquette, ce sont les députés de la République Française qui se couchent devant les oukases de l’équipe Barroso. Alors que le gouvernement, toutes voix confondues, de Stéphane Le Foll à Guillaume Barrot en passant par Benoît Hamon, s’était publiquement engagé à se dissocier des choix de la Commission si la situation l’exigeait, voici qu’il fait aujourd’hui volte face. Comme cela tombe mal. Vraiment mal. Il y avait pourtant consensus national sur la question. Des groupes PS, UMP, UDI et Front de gauche, des voix se sont élevées pour exiger que les ingrédients carnés entrant dans la composition des produits préparés fassent l’objet d’une indication précise de leur origine. Présenté par le député socialiste Germinal Peiro, un amendement a été déposé en ce sens contre lequel s’est interposé Benoît Hamon avec le soutien du président de la Commission des affaires économiques, François Brottes. « La France est en pointe sur ce dossier malgré la position frileuse de la présidence irlandaise de l'UE et de la Commission européenne. Toutefois, si le signal donné est de voter une disposition contraire aux textes européens, cela mettra le gouvernement français en difficulté » a ainsi justifié le ministre. Les voyous de l’industrie agro alimentaire et les traders de minerais de viandes pourris pourront donc continuer à déverser impunément leur malbouffe sur les rayons de la grande distribution. Inutile d’aller chercher du carburant pour le Front National à Bruxelles, on peut désormais faire le plein à Paris. »

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M
Bel article ! mais le mieux ne serait-il pas de définitivement boycotter ces produits ? Les pertes engendrées pourraient conduire les lobbys des grandes surfaces à exiger qu'une telle traçabilité<br /> soit désormais obligatoire ?
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T
<br /> <br /> Ah quelle belle action civique cela serait...<br /> <br /> <br /> <br />