11 Décembre 2013
Un nouveau bistrot à Paris, c’est déjà la promesse d’une aventure gourmande. Tous les jours, me direz-vous, ici ou là, il s’en ouvre un, sans charme, sans âme, et même sans cuisine et sans vins. Mais voilà, au détour d’une promenade dans les jardins du Palais-Royal qui sont toujours un émerveillement, sur une placette appelée à devenir piétonnière, vous découvrez le « Bistrot Valois », qui semble encore discret voire même secret (pas pour longtemps) et qui semble promis à une tête de liste dans l’empyrée du bistrot parisien. Avant, c’était un rade anonyme. Aujourd’hui, les anciennes écuries de Louis-Philippe, abrite un bistrot qui a été joliment refait dans un style qui sied à son environnement (et la terrasse sera prometteuse pour les beaux jours). Les murs de pierre blonde ont été grattés, les poutres dégagées, un zinc en étain issu des ateliers Nectoux est propice aux confidences hâtives ou plus intimes, le petit carrelage pur jus à l’ancienne est un bijou, et une galerie de photos des personnages du quartier, connus et inconnus, vient ponctuer le décor tout comme le portrait du duc de Valois. Ailleurs, des glaces qui nous renvoient nos frimes comme disait Bob Giraud, et il y a là toute une équipe rassemblée par Laurent Chainel qui, lui, nous est familier. Il a déjà à son actif plusieurs bistrots de la ville, comme "Le Mauzac" (5e), "Le Café Tournon » (6e) et "Le Verbalon" (13e) et "Le Mauzac" (5e). Vous avez donc ici son épouse Neda, tout en autorité souriante, en cuisine semi-ouverte sur la salle Moez et Sébastien, et en salle l’enjouée Lola et l’élégant Bernardo, à la verve de titi parisien tout au deuxième degré. Au comptoir donc d’abord, un petit coup de sancerre de Riffault ou de menetou-salon de Pellé, ça ne nuit pas, surtout avec une saucisse sèche de la maison Conquet. En première assiette, pourquoi pas une planche de charcuteries de la même veine (avec du jamon iberico), une terrine maison avec le pain Poujauran, de fondants poireaux vinaigrette, des petites sardines sur tartine flanquées de tomates confites et d’oignons, un potage de légumes fumant, des aubergines façon parmigiana ou un foie gras maison cuit au torchon ? Puis, ce sera une belle côte de bœuf de blonde d’Aquitaine avec un joli gratin dauphinois, une andouillette AAAAA avec pommes de terre dans leur peau qui va bien, un poulet fermier en fricassée, un confit de canard du Sud-Ouest ou une pintade au chou avant une issue sucrée qui flirte avec le quotidien (crème à la framboise, baba au rhum, glaces et tartes). Au chapitre vin, le pouilly-fumé d’Olivier Bain, le beaujolais de Chermette, le morgon de Foillard, le patrimonio d’Arena, la cuvée Grololo de Pithon-Paille et le côtes-du-Rhône de Gramenon se lampent avec aise : un choix d’une vingtaine de vins au verre et plus encore à la bouteille. Le « Bistrot Valois », c’est un lieu de vie qu’on appelle un grand petit bistrot. – « Bistrot Valois ». 1bis, place de Valois (75001 Paris). Tél. : 01 42 61 35 04. Fermé dimanche. Jusqu’à 23 h. Carte : 40-55 €. M° Palais-Royal.