16 Juin 2014
C'est le 17 juin 1940 que le général de Gaulle quitte la France vaincue, alors que Pétain avait prononcé à midi son discours annonçant la capitulation ("Je fais à la France le don de ma personne"). Il gagne l'Angleterre où il veut lever une armée, celle des Forces françaises libres. Pour bouter l'occupant allemand hors de France. Accompagné du général Spears et de son aide de camp, son chemin passe par une escale à Jersey avant d'atteindre Londres. Il demande une tasse de café. On lui sert une espèce de tisane. "J'ai demandé du café, remarque-t-il, ceci est du thé !" Spears explique à de Gaulle qu'en Angleterre en guerre, ce breuvage - assez infect, concède-t-il - est servi indifféremment pour l'un ou pour l'autre. Le général marmonne un définitif "Alors, mon martyr ne fait que commencer !". Il ne croyait pas si bien dire, lui qui avait été laissé dans l'ignorance du débarquement du 6 juin 1944 jusqu'au 4. Le lendemain, il lancera son appel du 18 juin. Comme le disait René Char : "La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil."