Au quotidien, la cuisine selon les saisons, les vins selon l'humeur, la littérature qui va avec, les bistrots et les restaurants, les boutiques qui nourrissent le corps et l'esprit, bref tous les plaisirs de bouche et de l'âme.
30 Septembre 2013
Ce matin, à la lecture du papier de Michel Smith (lien : http://les5duvin.wordpress.com/2013/09/26/pas-de-quartier-pour-les-vins-de-salopards/) sur les vins de salopards - que je partage sans réserves -, je veux brièvement vous parler de quelqu'un qui n'était pas un salopard : il s'agit du regretté Bernard de Nonancourt, qui fût le grand manitou de Laurent-Perrier - que l'on ne présente plus - et d'une petite maison fondée en 1760, Delamotte, liée aussi à Salon. Cet homme-là fût résistant et participa activement aux combats qui ont libéré la France en 1945. Et de fait, l'homme a toujours aimé les champagnes frais et pétillants comme je les apprécie, d'une élégance racée. Extrait du journal "L'Union" lors du décès de Bernard de Nonancourt en 2010 : "
Lorsque le 17 mai 1940, le maréchal Pétain demande l'armistice, Bernard de Nonancourt reçoit cette proclamation du renoncement comme une humiliation. Cette France affaissée n'est pas la sienne ; aussi retrouve-t-il l'espérance lorsqu'il prend connaissance de l'appel du 18 juin. Il est en phase avec les valeurs et l'ambition affichées par le général de Gaulle. Il ne se soumettra pas tout comme son frère aîné Maurice. Leur décision de résister est définitive. En 1942, Bernard, après un temps de clandestinité à Paris, rejoint la zone libre. Il voudrait bien passer en Espagne mais la juste opportunité n'est pas au rendez-vous. Le combat clandestin se fera autrement grâce à sa rencontre le 2 janvier 1943 avec un jeune religieux capucin tout aussi décidé que lui, Henri Grouès, le futur abbé Pierre. Il entre à « Jeunesse et Montagne » sous la fausse identité de Louis-Robert Monnet dit « Petit Louis ». Il s'en va pour échapper à l'arrestation par la gestapo et participe à la création du maquis de la Chartreuse et dans le Vercors de Sornin et Malval-Cognin. Il développe un réseau de renseignement et coordonne la diffusion de presse clandestine. Le 10 novembre 1943, il réceptionne dans la neige huit tonnes d'armes au Puy d'Arpenouze puis fait sauter la voie ferrée menant à Valence. La libération n'est pas un fin en soi, il faut agir jusqu'à la chute du nazisme, c'est le sens de son engagement dans la célèbre 2e DB du général Leclerc le 18 décembre 1944. Il sert alors pendant toute la campagne du Rhin et d'Allemagne sous les ordres du lieutenant Robert Galley, au 501e régiment de chars de combat (compagnon de la Libération et futur ministre du général de Gaulle). Il parvient à Berchtesgaden, au « Nid d'aigle » d'Hitler dans ces Alpes bavaroises, signe que cette fois le nazisme est tombé. Sa bravoure force l'admiration mais lui ne met jamais en avant cette audace et ce sang-froid qui caractérisent les grands hommes." - Avec Bernard de Nonancourt donc, en son hommage, large soif !