17 Août 2012
"On raconte qu'un jour, un voyageur, auquel on demandait s'il préférait manger en Allemagne ou en France, répondit : "En Allemagne, c'est beaucoup mais ce n'est pas bon ; en France, c'est bon, mais ce n'est pas beaucoup ; tandis qu'en Alsace, c'est bon et c'est beaucoup ! " Et c'est vrai. " - Roger Siffer, Alsace/Elsass - Et du même Roger Siffer, le chanteur alsacien le plus populaire : "C'est un pays qui a été envahi des centaines de fois. Il se trouve à côté de l'Allemagne, de la Suisse, de la Lorraine, et c'est un endroit de passage. C'est-à-dire que, même quand il n'y avait pas de guerre, les gens passaient. Quand les Italiens voulaient acheter un peu de fromage en Hollande, ils passaient et violaient nos grands-mères. Quand les Russes venaient acheter des huîtres en Bretagne, ils passaient par l'Allemagne et hop là ! nos grands-mères en reprenaient un coup. Donc c'est un pays très mélangé. Cette situation historique tragique et cette situation géographique ont fait que c'est un pays qui a le sens de la moquerie et de l'autodérision. On ne trouve cela ni en Bretagne, ni en Corse, ni en Occitanie. C'est peut-être un des traits de caractère les plus intéressants et les plus originaux de ces fameux Alsaciens que je ne sais pas définir." Le caricaturiste Tomi Ungerer a résumé cela dans une simple phrase : "L'Alsace, c'est comme les toilettes : c'est toujours occupé !". Et après ça, comment voulez-vous que l'Alsace ne soit pas heureuse, le pays où, selon l'adage de Germain Muller*, "le contraire est toujours vrai" ? - * Créateur de l'Opéra du Rhin, animateur populaire de cabaret strasbourgeois, chansonnier, dramaturge et poète.