20 Mars 2013
A fleur de route des vins, cette auberge ne manque pas de panache ni d’allure. La cour est pavée, fleurie et ornée d’ustensiles agricoles et la salle à manger boisée. Les marqueteries de Spindler, le stammtisch et les caricatures de personnalités locales donnent le ton. Cet ancien relais de poste témoigne pour les traditions de l’Alsace et elle sait aussi jouer de l’air du temps. Aux portes de Strasbourg ou presque, en lisière des Vosges, du Kochersberg, Marlenheim célèbre chaque année au 15 août le mariage de l’Ami Fritz. L’auberge, elle, date des années trente, quand M. Wagner l’acheta. Michel Husser, l’actuel propriétaire et chef, est son arrière-petit-fils. S’il a appris les bases de la cuisine ici même, il a aussi voyager ici ou là, chez les Haeberlin à Illhauersen, chez Alain Senderens à « L’Archestrate » à Paris. Le registre de la cuisine ? La tradition régionale avec la terrine de foie gras de canard et sa gelée au gewurztraminer, les brochettes d'escargots et laitances de carpe grillées à la persillade, fleischschnecke de brochet du pays et pousses d'épinard, la bouchée à la reine du grand-père Wagner (Elue meilleure bouchée à la reine d'Alsace 2010), le pigeonneau d'Alsace rôti en crapaudine, chou farci et fricassée de pissenlit aux févettes, le gigotin d'agneau de lait rôti à la fleur de sel,condiment aux pimentos et tomate, baeckeoffe aux pieds de cochon et légumes de saison, la friandise façon Forêt Noire et sa glace au fromage blanc et griottines et le baba à l'alsacienne arrosé d'eau-de-vie de kirsch, mais aussi des variations plus personnelles avec les langoustines rôties et nems de tourteau, salade d'asperges vertes à la mangue et vinaigrette au gingembre, le carpaccio de coquilles Saint-Jacques et artichauts marinés à l’huile d’olive nouvelle de Tourtour et vinaigre de pinot gris façon balsamique, les coquilles Saint-Jacques en fricassée, purée de racine de persil, chips de vitelotte et coulis à la truffe noire du Périgord, le cordon bleu de ris de veau français farci aux truffes noires du Périgord, polenta à l'ancienne, fricassée de chou vert, shiitake et mange-tout, le saotoubo aux chocolats grands crus, salade de fruits rouges aux épices et glace vanille streusel et les mirabelles pochées avec une glace caramel aux épices, un kougelhopf en pain perdu et une fringante espuma de tomates vertes: Et la choucroute, ne la manquez pas, c’est un monument sous l’appellation « Fil d’or », au cochon de lait rôti, avec quelques béatilles et du foie gras fumé et poêlé (recette à venir). La cave ? Elle est somptueuse, sous la houlette de la sommelière Audrey Schenherr, riche de tout ce que l’Alsace compte de bons vignerons. Un voyage, ici au pays de l’Ami Fritz est un petit bonheur gourmand et paisible. – « Hostellerie du Cerf » - 30, rue du Général-de-Gaulle (67520 Marlenheim, à 20 km de Strasbourg). Tél. : 03 88 87 73 73. Fermé mardi et mercredi. Menus : 41 € (déjeuner en semaine) et 83 €. Carte : 80-120 €. – 16 chambres et 2 suites de 75 à 300 € (spa). Bon séjour, bon appétit et large soif !