Au quotidien, la cuisine selon les saisons, les vins selon l'humeur, la littérature qui va avec, les bistrots et les restaurants, les boutiques qui nourrissent le corps et l'esprit, bref tous les plaisirs de bouche et de l'âme.
24 Mars 2020
Pour 2020, dans le monde de la gastronomie, rassurez-vous, les jours passent, mais la tendance de 2019 se confirme. Les nouveaux mots pour manger fleurissent comme les arbres au printemps. Et ils sont souvent - voire même toujours - anglais. Une étude* sur les comportements alimentaires nous rappelle ce qui va tomber dans nos gosiers.
Les mots pour le dire, n’allez pas chercher plus loin, ils sont marqués du sceau de l’anglicisation à tout-va du langage. On parlera de l’offensive du "retail », de "packagings" colorés pour vendre, de dévelopement d’une offre adaptée à la consommation sur le pouce, tout cela au sein d’une structure dite point de vente. Ces cantines d’un nouveau genre sont désormais mise en avant par Picard Surgelés, BonApp de Carrefour et Le FranprixDarwin, pas moins.
Mais il faut aussi compter sur la montée en force du « snacking ». Une réponse, nous dit-on, à l’attente de nouveaux micro-moments de consommation, entre en-cas et pause-café, qui marquerait une étape plus vers la déstructuration des repas. Il a y aussi la livraison portée par les nouvelles technologies et les applications de l’internet, un secteur niche en forte croissance (+ 20 %), qui reflèterait les mutations des habitudes de consommation à domicile et au travail. La technologie de "re-targeting" et des "ad-tech" qui permet d'accroître la personnalisation et la précision des recommandations du produit.
Nous serons sous l’influence du bien-être revisité, de la "healthy food", du sain, des offres "premium", mais surtout avec du goût et de l’originalité, comme par exemple avec des graines anciennes, des produits et des recettes d’antan, toutes idées pas vraiment neuves qui reviennent sur le devant de la scène et que l’on présente aujourd’hui comme un « twist » de modernité.
Le tout est résumé avec le « fast casual » généralisé dont les préceptes fondateurs influencent tous les autres segments : la transparence concernant les ingrédients, la préparation en cuisine sur place et la personnalisation des plats qui se généralisent, tout cela participe d’un positionnement fort qui devient nécessaire pour se distinguer de la concurrence.
Voilà donc les tendances marketing - ou du récent "mix-marketing" - de la grande bouffe d’aujourd’hui. Pour autant, nous serons fidèles à l’idée limpide de Paul Bocuse : « De même, disait-il, que la cuisine doit laisser aux produits le goût de ce qu’ils sont, le cuisinier doit employer des mots qui ont le sens de ce qu’ils sont… ».
Du coup, on ne ferait pas un "after-work", histoire de "débriefer" tout cela ?
*"Comportement alimentaire : nouvelles tendances", par le Dr Jean-Louis Thillier dans la revue "A&E".
Allez, bon appétit quand même et, bien sûr, large soif !