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Le blog de Tout n'est que litres et ratures par Roger Feuilly

Au quotidien, la cuisine selon les saisons, les vins selon l'humeur, la littérature qui va avec, les bistrots et les restaurants, les boutiques qui nourrissent le corps et l'esprit, bref tous les plaisirs de bouche et de l'âme.

Assureurs, assurez la restauration ! Ils pétitionnent à travers la France, ça vous dit quelque !

Assureurs, assurez la restauration ! Ils pétitionnent à travers la France, ça vous dit quelque !
Assureurs, assurez la restauration ! Ils pétitionnent à travers la France, ça vous dit quelque !

"Amis commerçants, confrères, éleveurs, producteurs, tout acteur, comme vous tous, samedi à minuit, j’ai dû fermer mon restaurant, "L’Ami Jean", à Paris 7e. Et je ne sais pas pour combien de temps. Ce temps-là, utilisons-le pour organiser et garantir la réouverture de nos établissements. La seule issue à cette crise économique, qui s’annonce fatale pour nombre d’entre nous : pousser le gouvernement à décréter l’état de catastrophe naturelle sanitaire afin que les assurances nous indemnisent. »

La profession de la restauration se mobilise du Nord au Sud de l'hexagone. A Paris, c'est le chef Stéphane Jégo qui lance une pétition sur le site "change.org". Intitulé «Sauvons nos restaurants et producteurs !», cet «appel à un collectif pour la sauvegarde des commerces de France» est adressé à Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances), Emmanuel Macron, Muriel Pénicaud (ministre du Travail), Gérald Darmanin (ministre de l’Action et des Comptes Publics) et Didier Guillaume (ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation).

La pétition invite les commerçants français à relayer ce message pour faire pression sur le gouvernement et les assurances afin que soit décrété l’état de catastrophe naturelle, qui permettrait aux commerces de se voir indemnisés par leurs assureurs qui, pour l'instant, font la sourde oreille. Comme d'habitude, oserais-je dire !

Pourtant, depuis huit jours, la pétition a déjà recueilli plus de 80.000  signataires.

Le propriétaire du restaurant "L’Ami Jean", qui compte avec Yves Camdeborde (Le Comptoir du Relais, Paris 6e) parmi les chefs de file de la bistronomie, en appelle à «une mobilisation autant historique qu’apolitique».

Dans cette situation «inédite», qui n’est pas prévue du côté des assurances, «nous nous devons de nous battre pour sauver nos établissements», d’autant que «les assureurs, qui sont fédérés, se sont, eux, déjà organisés pour échapper à la crise».

Et de poser la question, après les aides annoncées par Emmanuel Macron et Bruno Le Maire : «Suis-je le seul, dit-il, à me demander pourquoi il n’a été mentionné à aucun moment le rôle des assurances ? Serait-il juste que les assurances (220 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018) et leurs réassurances (234 milliards d’euros de CA en 2018) soient les seules à s’en sortir indemnes ?»

Un début de réponse a été communiqué par Bercy : «L’État ne prendra pas en charge la perte d’exploitation sans dommages ! Notre première responsabilité, c’est la solidité financière de la Nation. Nous avons mis en place un filet de sécurité pour les entreprises et les commerces : le  fonds de solidarité vise à les soutenir (NDLR - Une aide financière de 1.500 € (sic !) pour les entreprise de moins de 11 salariés et moins d'un million d'euros de chiffre d'affaires (NDLR - Une aumône !). Sur les pertes d’exploitation sans dommages, nous allons continuer à discuter avec les assureurs. Les catastrophes naturelles sont prises en charge, mais pas les catastrophes sanitaires. Nous allons voir avec les assureurs comment ils peuvent participer à l’effort de solidarité nationale.» (NDLR - Depuis, les assureurs ont débloqué 200 millions le fonds de solidarité mis en place par le gouvernent : une somme qui concerne l'ensemble des commerces fermés et pas vraiment à la hauteur de la situation).

Parmi les signataires de la pétition, bien évidemment de nombreux chefseux chefs : Pierre Augé (La Maison de Petit Pierre), Bertrand Buy (Les Papilles), Florent Ciccoli (Café du Coin, Jones), Hélène Darroze (Marsan, Joia), Bruno Doucet (La Régalade), Christian Etchebest (La Cantine du Troquet), Adrien Ferrand (Eels), Manon Fleury (ex-Mermoz), Pierre Gagnaire, le chocolatier Jacques Genin, Guillaume Gomez (chef cuisinier de l’Élysée), Bertrand Grébaut (Septime), Simon Horwitz (Elmer), Gregory Marchand (Frenchie), Alessandra Montagne (ex-Tempero), Sarah Mouchot (Holybelly), Pierre Mouquet, Ludovic Dardenay et Julien Fouin (Bonvivant, Glou...), le confiturier Stefan Perotte, Jean-François Piège (Le Grand Restaurant), David Rathgeber (L’Assiette), Raphael Rego (Oka), le maraîcher Eric Roy, Guillaume Sanchez (Neso), Romain Tellier (Gramme)... et bien d'autres.

Au Sud, les restaurateurs du Pays Basque se mobilisent aussi. Et puisque que j'habite à Bayonne depuis six mois, Sébastien Gravé, mon chef préféré, dont le restaurant est en face de chez moi, au bord de la Nive, est de ceux-là. 
 

Soutenons-les tous et, néanmoins, là où nous sommes, bon appétit et large soif !

 

Assureurs, assurez la restauration ! Ils pétitionnent à travers la France, ça vous dit quelque !
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