En un temps ancien où les pauvres n'avaient guère que les légumes pour se nourrir,le chou n'était pas le dernier à garnir la table.
Comme pour les autres légumes, il était meilleur avec un peu de lard ou de graisse.
Faire ses choux gras équivalait donc à améliorer le quotidien.
Petit à petit, la vie étant moins rude, on a associé l'idée à la réussite aux bonnes affaires. Voire même à celles un peu malhonnêtes...
Au XVIe siècle déjà, faire ses choux gras c'était "tirer de l'utilité, tirer un grand prouffit d'une chose". Ou alors "Et n'est louable aucunement/A femme ou homme, haut ou bas/De le tenir secrètement/Ne aussi d'en faire ses choux gras/De guelle, ses gaudeamus".
Bon appétit et large soif !
- Le bouquet des expressions imagées, par Claude Duneton avec la collaboration de Sylvie Claval (Seuil, 1990)