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Le blog de Tout n'est que litres et ratures par Roger Feuilly

Au quotidien, la cuisine selon les saisons, les vins selon l'humeur, la littérature qui va avec, les bistrots et les restaurants, les boutiques qui nourrissent le corps et l'esprit, bref tous les plaisirs de bouche et de l'âme.

Paris : La Closerie des Lilas, ça vous dit quelque chose ?

Paris : La Closerie des Lilas, ça vous dit quelque chose ?
Paris : La Closerie des Lilas, ça vous dit quelque chose ?


Pour ce qui vous concerne, la réponse est sûrement oui. En revanche, le Guide Michelin ignore ce lieu mythique pour lequel, disait Périco Légasse de Marianne, « Le drapeau français flotte sur La Closerie des Lilas».

Voilà en effet, depuis 1847, un lieu qui entretient l’esprit des Breton, Hemingway, Jarry, Ingres, Modigliani, Verlaine, Man Ray et Paul Fort, mais fait aussi perdurer celui des plats chers à notre patrimoine culinaire.

Au début du siècle dernier, Paul Fort y jouait aux échecs avec Lénine. En 1922, André Breton et Tristan Tzara y signent avec leur dispute la fin du mouvement Dada à Paris. Fitzgerald, Miller, tout comme Gainsbourg, Picasso, Paul Eluard, Alfred Jarry, Dali et Aragon avaient leurs habitudes en ce bar mythique, feutré comme il se doit, élégant, dans un décor qui n’a pas changé depuis des lustres. Aujourd'hui, on y voit Jérôme Clément, Dan Franck, Renaud, Francis Staub, le prince des cocottes, Amélie Nothomb, Philippe Sollers et bien d'autres. 

Ce qui, en revanche, ce qui est apparu comme nouveau voilà déjà quelques années, c’est la cuisine, aujourd'hui assurée par Johann Staskiewiecz, un élève d'Alain Ducasse et de Jean-François Piège. On ne peut que vanter les rares quenelles de brochet, la sole tout simplement meunière et les crêpes Suzette. J’y ajoute le rognon de veau flambé à la Beaugé qui est aux abats ce que le sot-l’y-laisse est à la volaille. Ici fini au guéridon, avec crème fleurette, moutarde de Dijon et calvados, dans une gestuelle toujours festive, le rognon se pare de mille atours succulents. Mais on se régalera aussi d’huîtres, de coquillages et de crustacés, de pâté en croûte, supions sautés, filet de haddock à l'anglaise, cabillaud rôti, dos de bar sauvage au verjus, andouillette AAAAA, de tartare fait au moment, ris de veau doré avec une crème de poutargue, d’entrecôte joliment persillée, mignon de veau Orloff et carré d’agneau au thym avant de succomber pour le mille feuille.

Et l’on se partage donc entre bar de mémoire pour une Meteor à la pression, un dry Martini ou un Bloody Mary voire même quelque champagne de cru, brasserie très prisée aujourd'hui un brin agrandie, terrasse qui est un havre et restaurant élégant en saluant la performance d'une cuisine qui a su rester dans la droite ligne de la tradition et qui n'oublie pas d'être dans l'air du temps, comme l’a toujours voulu Miroslav Siljegovic, le maître des lieux, également propriétaire du Café de Flore à Saint-Germain-des-Prés..

Le Michelin ignore tout cela, « La Closerie » s’en gausse, elle est toujours bondée alors que le pianiste égrène des airs jazzy bienvenus et, qu’en sus, vous pouvez faire la lecture du « Phare de Ré », accueillis et servis par une équipe toujours de bonne humeur. Elle n’est pa s belle la vie quand la magie parisienne s'installe ici ?


- La Closerie des Lilas (Paris 6e) - 171, boulevard du Montparnasse. Tél. : 01 40 51 34 50. Tous les jours jusqu’à 1 heure 30 du matin (bar), 1 heure (brasserie) et 23 h 30 (restaurant). M° Port-Royal ou Vavin. Site : Voiturier. www.closeriedeslilas.fr

Paris : La Closerie des Lilas, ça vous dit quelque chose ?
Paris : La Closerie des Lilas, ça vous dit quelque chose ?
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